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Secteur industriel
1. Évolution
Lindustrie chinoise a connu une forte croissance au cours
des dernières décennies. En 1995, elle employait 20,8
p. 100 de la population active et fournissait 41,5 p. 100 du PIB.
À partir de 1949, lindustrie progressa de 4 à
4,5 p. 100 par an. La Chine sinspirait alors du modèle
soviétique fondé sur la planification et le développement
massif des industries lourdes. En 1958, dans le cadre du Grand Bond
en avant, il fut décidé damplifier cette progression.
La production industrielle enregistra, cette année-là,
une croissance de 33 p. 100. Mais dès 1959, cette croissance
mirifique chuta et le pays connut, en 1961 et 1962, deux années
de crise aggravées par le départ des conseillers soviétiques
en Chine, après la rupture avec lURSS (1961).
Les autorités chinoises orientèrent alors le développement
industriel sur les industries semi-lourdes et légères.
La croissance reprit jusquen 1965, année qui marqua
le début de la Révolution culturelle. Celle-ci replongea
le pays dans la crise jusquen 1976, année de la mort
de Mao Zedong. La démaoïsation et, surtout, larrivée
de Deng Xiaoping marquèrent un tournant dans la politique
économique chinoise. Le Parti sorienta alors dans la
stratégie de la « Porte ouverte » vers lOccident
capitaliste (période des Quatre Modernisations, 1979-1985)
et mit à nouveau laccent sur lindustrie lourde
qui engloutit, à elle seule, une grande partie des fonds.
Après une croissance rapide des industries lourdes, qui
souffraient toutefois de la déficience des transports et
de la production dénergie, le gouvernement décida
de réorienter ses investissements vers lagriculture
et les industries légères. Des fonds importants furent
également affectés au bâtiment et aux travaux
publics pour améliorer les conditions de vie des citadins
et créer des emplois urbains.
De 1979 à 1982, le « système de responsabilité
», qui fonctionnait déjà pour lagriculture,
fut appliqué à lindustrie dont 30 p. 100 des
structures de production accumulaient les déficits. Parmi
les mesures les plus importantes figurent la libération des
prix, linstauration de primes dÉtat à
la productivité, le droit à la création dentreprises
privées ou encore la création de quatre zones économiques
spéciales (ZES) sur le modèle capitaliste.
Depuis 1979, la croissance industrielle sest accélérée,
avec une moyenne annuelle de 11,9 p. 100 (16 p. 100 en 1995). En
1985, il existait 17 millions dentreprises industrielles privées
contre 100 000 en 1978. La production industrielle a, quant à
elle, quadruplé entre 1985 et 1994.
Au début de 1995, il était prévu de fermer
certaines entreprises publiques et den moderniser une centaine
dautres en opérant des licenciements massifs, sachant
que le surnombre douvriers et demployés était
alors estimé à 30 millions de personnes. De plus,
un millier détablissements (environ 60 p. 100 de lindustrie
nationale) devaient être transformés en sociétés
par actions afin dattirer les capitaux étrangers.
Mais, à lété 1995, plusieurs réactions
empêchèrent la généralisation de ce programme,
parmi lesquelles de violents mouvements sociaux, surtout dans le
Nord-Est. Le Parti réaffirma alors que la propriété
publique restait la base de léconomie et de lindustrie
chinoises. Les nombreuses faillites furent évitées
par des fusions. Pourtant, 44 p. 100 des entreprises publiques étaient
déficitaires : le déficit accumulé en 1995
atteignait 4,8 milliards de dollars, auxquels sajoutaient
16,8 milliards darriérés. La même année,
lÉtat sest engagé à transformer
une partie des dettes en investissements et en subventions, pour
un montant de 26 milliards de dollars. Depuis, les réformes
se poursuivent, mais sont moins radicales : modernisation dans les
grandes villes, privatisation et liquidation de petites structures
(1,4 million de salariés licenciés en 1995).
Aujourdhui, lindustrie se répartit entre les
entreprises dÉtat, déficitaires et aux sureffectifs
chroniques, et les entreprises privées capitalistes. Celles-ci,
souvent très performantes, se localisent principalement dans
les ZES. Pratiquant des bas salaires (dix fois inférieurs
à ceux de lEurope occidentale), elles sont très
compétitives. La quasi-totalité de leur production
est exportée. À partir des années quatre-vingt,
linjection dans léconomie de capitaux étrangers,
sous forme de prêts et dinvestissements, a permis à
la Chine de se doter de technologies de pointe. Bell a implanté
à Shanghai une usine de matériel téléphonique
; la France a fourni la centrale nucléaire de Daya ; des
constructeurs automobiles comme Jeep, Volkswagen ou Peugeot ont
construit des unités de production.
2. Industries lourdes
Depuis 1949, la sidérurgie est un secteur fortement soutenu
par le régime. En 1995, le pays a produit 93,14 millions
de t dacier (2e rang mondial) et disposait de 21 combinats
sidérurgiques ayant une capacité annuelle supérieure
à 1 million de t. La Mandchourie, la Chine du Nord et la
vallée du Yang-tseu-kiang sont les principales régions
productrices. Les principaux complexes sidérurgiques se trouvent
à Anshan (la plus importante), Benxi, Pékin, Baotou,
Taiyuan, Wuhan, Maanshan, Panzhihua, Chongqing, Shanghai,
Tianjin, Urumqi, Jiuquan, Chengdu. La Chine propose aujourdhui
plus de 1 400 variétés dacier et 20 000 types
de laminés dont 80 p. 100 satisfont les besoins du pays.
Les autres secteurs sont la construction navale (3,1 millions de
t en 1994, 5e rang mondial), la mécanique lourde (locomotives,
équipement minier et pétrolier, matériel de
forage), le raffinage pétrolier, la pétrochimie (engrais,
matières plastiques), la cimenterie (210 millions de t).
Lindustrie pétrochimique compte des usines dans la
plupart des provinces et des régions autonomes (Pékin,
Shanghai, Lanzhou, Shengli, Yueyang, Anqing, Canton). Sa particularité
est lomniprésence de petites unités produisant
des engrais aux nitrates (19 millions de t en 1990).
3. Industrie textile
Ce secteur occupe le premier rang mondial et emploie plus de 4
millions de personnes. En 1994, il comprenait le coton (4,6 millions
de t de filés) et les fibres synthétiques (2,69 millions
de t), sans oublier le tissu (18,4 milliards de m), la laine, le
lin, la soie, la teinture, la bonneterie et le prêt-à-porter.
Toujours en 1994, les exportations ont rapporté 30 milliards
de dollars à la Chine. Les principales filatures de coton
se situent dans les provinces du Shaanxi, Hubei, Hunan et Hebei.
4. Mécanique, aéronautique
et aérospatiale
La construction mécanique (machines, matériel
de transports) constitue la plus grande partie de la valeur ajoutée
industrielle. En 1994, elle concernait principalement les tracteurs
(46 000 unités), les machines à couper les métaux
(192 000 unités) ou encore lautomobile (1,4 million
de véhicules).
Le secteur aéronautique est apparu dans les années
cinquante. Depuis, il sest beaucoup diversifié dans
les domaines militaire (bombardier, chasseur, hélicoptère,
etc.) et civil (le « Yun 7 » fabriqué par la
Compagnie de lindustrie aéronautique de Xi'an).
La Chine est également entrée dans lère
spatiale. En 1992, elle a placé sur orbite deux satellites
australiens avec sa fusée « Longue Marche-2E »,
et un autre, également australien, en 1994, à partir
de sa base de Xichang. Depuis 1970, l37 satellites ont été
lancés par la Chine dont 29 après 1981.
5. Autres secteurs
Les autres secteurs de lindustrie chinoise sont très
diversifiés : matières plastiques, industrie du jouet,
industrie pharmaceutique, construction électrique et électronique
(téléviseurs, machines à coudre), industries
légères, réparties en 44 domaines (papeterie,
carton, tannerie et fourrures, artisanat, électroménager,
bicyclettes, etc.). Lindustrie manufacturière chinoise
exporte vers plus dune centaine de pays (porcelaine, horlogerie,
maroquinerie, etc.).
6. Principales régions
industrielles
Jusquen 1984, le développement industriel était
essentiellement dirigé vers les villes de Xi'an, Lanzhou,
Jiayuguan, Chengdu, Chongqing et Kunming. Mais, depuis 1984, il
profite surtout aux provinces maritimes de lest (Hebei, Pékin,
Liaoning, Shandong, Jiangsu, Shanghai, Zhejiang) et du sud (Fujian,
Guangdong, Hong Kong, Hainan), où les investissements étrangers
sont massifs.
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