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Rétablissement
de lEmpire
1. La dynastie Sui (581-618)
La Chine retrouve son unité avec la dynastie des Sui, qui
a succédé, en 581, dans le Nord, aux héritiers
des Tuoba. Son fondateur, le général Yang Jian, conquiert
le sud de la Chine et établit sa capitale à Changan
(Xi'an). Les Sui restaurent le système administratif centralisé
des Han et les concours officiels pour le recrutement des fonctionnaires.
Bien que le confucianisme est la doctrine officielle, le taoïsme
et le bouddhisme sont également reconnus par le régime
dans sa formulation dune nouvelle idéologie impériale.
Le bouddhisme, déjà implanté, se répand
rapidement et supplante progressivement le confucianisme.
La dynastie Sui règne sur une courte période, mais
connaît une grande activité. La Grande Muraille est
restaurée, au prix de nombreuses vies humaines. Un système
de canaux, qui formera plus tard le Grand Canal, est construit afin
de transporter labondante production agricole du delta du
Yang-tseu-kiang jusquà Luoyang et dans le nord. LEmpire
rétablit sa domination sur le nord du Viêt nam et,
dans une moindre mesure, sur les peuples dAsie centrale. Une
campagne militaire longue et coûteuse, menée contre
un royaume situé au sud de la Mandchourie et au nord de la
Corée, se conclut néanmoins par une défaite
en 616. Son prestige terni, sa population appauvrie, la dynastie
Sui est renversée en 617 par une révolte intérieure
commandée par Li Yuan qui fonde la dynastie Tang. Connu sous
le titre posthume de Gaozu des Tang, il règne de 618 à
626.
2. La dynastie Tang (618-907)
La dynastie Tang constitue une période de puissance et de
prospérité culturelle sans précédent
dans lhistoire de la civilisation chinoise. Le système
des examens impériaux utilisé pour le recrutement
des fonctionnaires est encore amélioré (il reste en
vigueur jusquau XXe siècle). Les organes des gouvernements
impériaux et locaux sont restructurés, afin de former
une administration centralisée. Un code élaboré
de droit administratif et pénal est appliqué. La capitale,
Changan, devient un centre culturel, cosmopolite et religieux
rayonnant sur tout le royaume. De nombreuses religions et courants
de pensée sont pratiqués (christianisme nestorien,
islam, bouddhisme, manichéisme, entre autres). De nouvelles
relations commerciales se développent avec lAsie centrale
et lOccident le long des routes empruntées par les
caravanes. À Canton (Guangzhou), de nombreux marchands venus
du Proche-Orient pratiquent le commerce maritime. Sous les Tang,
linfluence chinoise sétend à la Corée,
au sud de la Mandchourie et au nord du Viêt Nam. À
louest, ils prennent le contrôle du bassin du Tarim
et leur influence sétend jusquà lactuel
Afghanistan.
a. Le système administratif
La puissance économique et militaire de lempire Tang
repose sur un système dégale répartition
des terres entre la population mâle adulte. Limpôt
agricole payé par chacun des bénéficiaires
de cette répartition constitue la principale recette fiscale
du gouvernement. La milice, dans laquelle les Chinois doivent effectuer
un service périodique, constitue la base du pouvoir militaire
du régime. Cependant, lÉtat continue à
exonérer dimpôts certaines grandes propriétés
et à attribuer de vastes étendues de terre à
des privilégiés.
Au VIIIe siècle, en raison de la croissance démographique,
les paysans bénéficiant des terres allouées
par lÉtat reçoivent des parcelles de plus en
plus réduites, tout en continuant à payer le même
impôt. De nombreux paysans senfuient, réduisant
par la même occasion les recettes fiscales de lÉtat
et dépeuplant les forces armées. Un système
de commanderies est alors établi le long des frontières,
et la défense confiée à des troupes et des
chefs militaires non chinois.
b. La révolte dAn
Lushan
Les premiers empereurs Tang, dont Li Shimin (600-649), connu sous
le titre posthume de Taizong des Tang, sont des monarques compétents.
Mais le brillant Xuanzong séprend de la courtisane
Yang Guifei, beaucoup plus jeune que lui, et néglige les
devoirs de sa charge. Yang place ses amis et des membres de sa famille
à des postes importants de lappareil dÉtat.
Lun de ses favoris est An Lushan, un général
dorigine turco-sogdienne habile et ambitieux. En 755, celui-ci
provoque une rébellion, sempare de Luoyang et se proclame
empereur. Il est finalement assassiné par son fils en 757.
La paix ne revient cependant quen 763, grâce à
des alliances passées avec des tribus dAsie centrale.
Après la rébellion dAn Lushan, la dynastie des
Tang ne retrouve jamais son prestige et sa puissance passés.
Le pouvoir perd notamment le contrôle des commanderies militaires
établies aux frontières. Certaines dentre elles
deviennent des royaumes héréditaires et sattribuent
les impôts perçus pour le gouvernement central. Ce
système de commanderies sétend à quelques
régions de lintérieur. Au IXe siècle,
lÉtat ne contrôle plus réellement que
lactuel Shaanxi.
Les dernières décennies de la dynastie des Tang sont
marquées par un important essor culturel, encouragé
par limpression des livres, qui favorise lunité
de la culture chinoise. Ainsi les poètes Li Bai, Du Fu et
Bo Juyi et le grand prosateur Han Yu (768-824) apparaissent, alors
que le processus de déclin politique est déjà
entamé.
La croissance sociale et économique permet de préserver
lunité du pays pendant ces années de fragmentation
politique. Des guildes dartisans, lusage du papier-monnaie
et une forte centralisation commerciale se développent à
la fin de la dynastie.
c. Les persécutions religieuses
Le bouddhisme connaît une très grande popularité
au cours des années pacifiques et prospères des premiers
Tang. Mais, vers la fin de leur règne, le recul du bouddhisme
est associé à un renouveau du confucianisme. Une classe
de fonctionnaires lettrés, principalement confucéens,
se développe alors. Ceux-ci considèrent le bouddhisme
comme une force néfaste à la société
chinoise, notamment en raison de sa puissance économique.
En 845, un décret proscrit toutes les religions étrangères.
La même année, lempereur lui-même entreprend
une persécution à grande échelle des bouddhistes.
Plus de 4 600 monastères et 40 000 temples et autels sont
détruits, tandis que 260 000 moines et moniales environ sont
contraints de retourner à la vie séculaire.
3. Les Cinq Dynasties (907-960)
La chute des Tang entraîne une dispersion du pouvoir politique
et économique. La Chine connaît alors une courte période
de division, dite période des Cinq Dynasties. Cinq dynasties
éphémères se succèdent au nord de la
Chine, dans la vallée du Huang he, et dix États indépendants
se créent, la plupart dans le Sud. Durant cette période,
la dynastie Liao (907-1125) des Mongols Khitans (peuple nomade toungouse),
établie en Mandchourie et en Mongolie, étend son influence
sur les régions situées au nord du Hebei, du Shanxi
et du Shaanxi. Pékin devient la capitale méridionale
de leur Empire sino-khitan.
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