Premières dynasties

 

 

1. La dynastie Shang (XVIIIe-XIIe siècle av. J.-C.)

 

Dynastie Shang (Chine) Première dynastie dont l'existence est avérée par l'Histoire, la dynastie Shang (XVIIIe-XIIe siècle av. J.-C.) contrôlait un territoire comprenant le Henan, le Hubei, le Shandong, une partie du Shanxi et du Shaanxi, et le nord de l'Anhui actuels. La capitale se trouvait à Yin, près d'Anyang. Les Shang furent renversés par les Zhou.


La dynastie Shang ou Yin règne sur le nord et le centre de la Chine (Grande Plaine du Nord, Shanxi, Shaanxi, Hubei, Anhui). À partir de 1384 av. J.-C. environ, la capitale est établie à Yin, près d’Anyang, non loin de la frontière nord du Henan. L’économie est essentiellement agricole (mil, blé, orge, riz, élevage). Des armes, des outils et de la vaisselle de bronze retrouvés à l’occasion de fouilles archéologiques ont révélé l’existence d’une métallurgie assez sophistiquée.

 

 

Vase rituel ancien (Chine) Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir des armes, des outils et de la vaisselle de bronze datant de la dynastie Shang (XVIIIe-XIIe siècles av. J.-C.). Ceux-ci, à l'image de ce vase rituel guang, témoignent de l'existence d'une métallurgie sophistiquée.


 

 

La Chine des Shang est une société féodale fortement hiérarchisée en classes (aristocratie guerrière, religieux, paysannerie). Les seigneurs guerriers, qui reçoivent leur fief du souverain, s’engagent à assister celui-ci dans ses entreprises militaires. Les religieux, qui sont aussi des lettrés, s’occupent de l’administration, participent au gouvernement et pratiquent des divinations très élaborées sur des os ou des écailles de tortues.

Les rois Shang rendent un culte à leurs ancêtres royaux et à une multitude de dieux, dont le principal est Shangdi, le « Seigneur d’en haut ». L’écriture se compose alors de 3 000 signes. Au XIe siècle, les Shang sont renversés par les attaques d’une cité vassale, qui fonde la dynastie Zhou.



2. La dynastie Zhou (XIe siècle-221 av. J.-C.)

 

a. Les Zhou occidentaux

 

Originaire de la vallée du Wei he, la dynastie Zhou établit sa capitale à Hao, près de Xi'an (Shaanxi). Il y a d’abord l’époque des Zhou dits « occidentaux » (1027-771 av. J.-C.), qui règnent sur la moitié nord de la Chine et sur la vallée du Yang-tseu-kiang. Mais l’immensité du royaume et l’état primitif des communications empêchent les Zhou occidentaux d’exercer et de centraliser leur pouvoir. Vers le Xe siècle av. J.-C., des mutations d’ordre social et politique se dessinent. Le pouvoir royal ne joue bientôt plus qu’un rôle d’arbitre entre des principautés aux mains d’une noblesse héréditaire.

La société Zhou reste profondément rurale (élevage, riz, sorgho, haricots, fruits, etc.). La terre est répartie en parcelles carrées divisées en neuf parties égales. Les huit parcelles extérieures sont attribuées à huit familles paysannes, qui associent leurs efforts et leurs ressources pour cultiver la parcelle centrale, dont la récolte est destinée à la noblesse. Ce système est considéré par les dynasties suivantes comme le mode de répartition le plus juste des terres arables.


b. Les Zhou orientaux

 

Les Zhou gardent le contrôle effectif de leur territoire jusqu’en 771 av. J.-C. À cette date, des soulèvements éclatent, favorisant l’invasion de tribus venues de l’ouest. Chassés, les Zhou établissent une nouvelle capitale dans l’est, à Luoyang (Henan). C’est l’époque des Zhou dits « orientaux » (770-221 av. J.-C.). Désormais à l’abri des attaques barbares, les souverains ne peuvent bientôt plus exercer d’autorité politique ou militaire sur leurs États vassaux, dont beaucoup se sont agrandis au point de devenir plus puissants qu’eux. Néanmoins, ils restent, aux yeux de tous, détenteurs d’un « mandat du Ciel ». Ainsi légitimés dans leur autorité politique, ils continuent à investir les seigneurs du pouvoir de gouverner leurs terres. La dynastie peut ainsi se maintenir jusqu’au IIIe siècle av. J.-C.

La fin de l’ère Zhou se subdivise en deux périodes : celle des « Printemps et des Automnes » ou Chunqiu (722-481 av. J.-C.) et celle des « Royaumes combattants » ou Zhanguo (475-221 av. J.-C.).

Du VIIIe au IIIe siècle av. J.-C., un rapide essor économique s’accompagne de transformations sociales, dans un contexte d’extrême instabilité politique et de guerres quasi incessantes.

C’est à cette époque que la Chine entre dans l’âge du fer, en 513 av. J.-C. La charrue à soc de fer tirée par un bœuf, et l’amélioration des techniques d’irrigation autorisent de meilleurs rendements agricoles, et donc un accroissement de la population. La croissance démographique s’accompagne d’une production accrue de richesses et donne naissance à une nouvelle classe de négociants et de commerçants. Les découvertes scientifiques se multiplient (tables de multiplication, astronomie, etc.).

Ce développement économique permet aux souverains locaux de contrôler progressivement de plus grandes étendues de territoire. Les États vassaux, situés aux marges du monde chinois, s’étendent aux dépens des peuples voisins non chinois. Cette expansion leur permet d’enrichir et de diversifier leur propre culture. Ils apprennent notamment, au contact des peuples du nord-ouest, à former des unités de cavalerie. En revanche, pour les États vassaux du centre de la Chine, l’expansion ne peut se faire qu’en empiétant sur d’autres États de même civilisation, et cette uniformité engendre une stagnation culturelle. Ainsi, dès le VIe siècle av. J.-C., sept royaumes puissants entourent les royaumes plus petits et plus faibles de la Grande Plaine du Nord.

Avec le déclin de l’autorité politique des Zhou et l’émergence de nouveaux États à la périphérie du territoire, les relations s’enveniment. À la fin du Ve siècle av. J.-C., la Chine vit une période de luttes féodales incessantes entre les différents États (Qin, Han, Zhao, Chu, Yan, Qi, Wei) connue sous le nom de « Royaumes combattants » (voir Zhou).

 

c. Confucianisme et taoïsme

 

 

Mencius Philosophe et écrivain, Mencius a élaboré et renouvelé sur plus d'un point le confucianisme. Contrairement à son maître, qui avait insisté sur les idées de justice et de vertu, Mencius accordait à l'économie politique une place primordiale et pensait que la morale ne commence qu'une fois la panse remplie

 


C’est au cours de cette longue période d’instabilité que naissent les grandes écoles de pensée de la philosophie chinoise, qui exercent une influence majeure sur le développement de la civilisation et sur l’État chinois durant les deux millénaires suivants.

Le premier, et de loin le plus influent des philosophes de cette époque, est Kongfuzi, connu en Occident sous le nom de Confucius. Fils instruit du gouverneur de l’État de Lu (actuel Shandong), issu de la petite noblesse, il représente la classe naissante des gestionnaires et des conseillers de cour dont l’aristocratie au pouvoir a besoin pour gérer l’administration intérieure et les relations inter-États. Confucius propose une restauration des institutions sociales et politiques des premiers Zhou, estimant que ces sages souverains ont cherché à établir une société idéale par l’exemple de leur vertu personnelle. C’est pourquoi il veut créer une classe de gentilshommes vertueux et cultivés, capables de prendre en charge les fonctions les plus hautes du gouvernement et de diriger le peuple, tout en se donnant en exemple. Il s’appuie sur une morale selon laquelle une pensée juste aboutit à une attitude juste, apanage du junzi, ou « homme bien né », être à la fois droit, beau et bon. Par la suite, Mencius et Xunzi (v. 298-v. 238 av. J.-C.) reprennent et développent les théories de Confucius.

Une autre école de pensée politique fleurit et pèse durablement sur la civilisation chinoise : celle des « légistes ». Partisans d’une centralisation poussée à l’extrême, ces légistes entendent substituer aux coutumes et aux droits hérités du passé une réglementation pénale uniforme pour chaque aspect de l’activité humaine. Afin de pouvoir appliquer ce système, ils souhaitent l’établissement d’un État riche et puissant, où l’autorité du souverain serait incontestée. Ils réclament la socialisation du capital, la création de monopoles d’État et d’autres mesures économiques destinées à enrichir l’État, à renforcer sa puissance militaire et à centraliser le pouvoir administratif. Les principaux représentants de ce courant de pensée sont Shang Yang, Li Si, réformateur de l’État des Qin, et l’écrivain Han Fei.

Situés à l’opposé des moralistes confucéens et des légistes, les taoïstes sont à l’origine d’un courant de pensée toujours vivace en Chine. Selon leur philosophie, chaque progrès technique ne peut être qu’une étape de plus dans la perte des vertus naturelles de l’Homme et toute institution, un progrès de l’asservissement de l’être humain. Les deux textes fondateurs furent le Daodejing, ou « Classique de la voie et de sa vertu », dû à Lao-tseu, et le Zhuangzi, écrit par Zhuangzi

 


 


Design © DJI pour kitgrafik.com