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Pouvoir impérial
Deux grandes dynasties dominent lhistoire de
la Chine après la prise de pouvoir de Zhu Yuanzhang au XIVe
siècle : la dynastie des Ming et la dynastie mandchoue des
Qing.
1. La dynastie des Ming (1368-1644)
a. Des débuts prometteurs
Les Ming commencent par établir leur capitale à Nankin
(Nanjing) et restaurent la civilisation chinoise des Tang et des
Song. La puissance chinoise se réaffirme en Chine et dans
toute lAsie orientale. Un gouvernement civil est rétabli,
la littérature encouragée, des écoles fondées
et ladministration de la justice réformée. LEmpire
est divisé en 15 provinces, dont la plupart portent encore
leur nom initial.
Chaque province est supervisée par trois commissaires chargés
respectivement des finances, des affaires militaires et de la justice.
Le commissaire chargé des finances, qui dirige ladministration,
est remplacé à la fin de la dynastie par un gouverneur.
Sous lempereur Yongle (1403-1424), la Grande Muraille est
consolidée et agrandie. Les tribus de Mongolie ayant été
définitivement vaincues, la capitale de lEmpire est
transférée en 1421 à Pékin, où
commence la construction de la Cité interdite. Yongle rétablit
également le système du tribut, par lequel les États
non chinois dAsie orientale reconnaissent la suprématie
culturelle et morale de la Chine. Plusieurs expéditions navales,
conduites par lamiral et eunuque Zheng He, révèlent
le pouvoir des Ming dans toute lAsie du Sud-Est, dans les
États indiens et jusquà Madagascar. Grâce
au développement de lirrigation, la famine recule,
lagriculture prospère et la population augmente. Vers
1600, la Chine compte près de 150 millions dhabitants
b. Un long déclin
À partir du milieu du XVe siècle, le pouvoir des
Ming décline. Les nomades des steppes sattaquent aux
provinces du Nord. La compétence des dirigeants se dégrade.
Les eunuques commencent à exercer une grande influence sur
lempereur, provoquant mécontentement et luttes de factions
à la Cour. Sous le règne de Wanli, les tensions opposant
les eunuques aux fonctionnaires débouchent sur de graves
troubles politiques. Linfluence des eunuques se renforce et
sétend à tous les domaines de lÉtat
(police, finances, gouvernement).
Parallèlement, des relations maritimes sétablissent
avec le monde occidental. Arrivés les premiers en 1514, les
Portugais installent un comptoir commercial à Macao en 1557.
Après 1570, le commerce se développe entre la Chine
et les colonies espagnoles des Philippines.
En 1619, les Hollandais sinstallent à Taïwan
et prennent possession des îles Pescadores (Penghu). Des missionnaires
jésuites - dont Matteo Ricci - arrivés dEurope
dans la seconde moitié du XVIe siècle, répandent
les connaissances occidentales et le christianisme. Leur sagesse
et leur culture leur valent rapidement une position respectée
à la cour des Ming. Toutefois, ils ne réussissent
pas à implanter durablement le christianisme ni la pensée
scientifique occidentale.
c. Une fin précipitée
Vers la fin du XVIe siècle, le trésor impérial
a été épuisé par le coût de la
lutte contre les incursions répétées des Mongols
et les raids des pirates japonais, les Wokou, qui ravagent la côte
sud-est pendant tout le XVIe siècle. Une campagne de sept
ans contre les troupes japonaises débarquées en Corée,
en 1592, laisse les finances de lÉtat exsangues.
La chute des Ming est provoquée par une rébellion
née dans la province du Shaanxi, confrontée à
la famine et au chômage. La révolte est conduite par
Li Zicheng, un ancien berger, qui parvient à prendre Pékin
en 1644, avec une armée de 300 000 hommes, les troupes de
lEmpire étant alors déployées sur la
Grande Muraille. Le dernier empereur de la dynastie Ming se suicide.
Le chef des armées Ming, le général Wu Sangui,
fait alors appel aux Mandchous, tribus apparentées aux Jürchets,
pour laider à chasser les rebelles de la capitale.
Mais, une fois leur mission achevée, les Mandchous refusent
de quitter Pékin et fondent une nouvelle dynastie, la dynastie
Qing. Réfugiés en Chine méridionale, les derniers
Ming tentent, sans succès, de rétablir leur régime.
2. La dynastie mandchoue des
Qing (1644-1912)

Empire mandchou (Chine) Sous la dynastie mandchoue des Qing
(1644-1912), dernière dynastie chinoise, les XVIIe et XVIIIe
siècles furent prospères. Les souverains mandchous
étendirent leur domination sur un vaste empire, débordant
les limites actuelles de la Chine. Cependant, au XIXe siècle,
le pays tomba sous la coupe des puissances occidentales et du Japon.
Il s'ensuivit une longue période de décadence, ponctuée
de tensions et de révoltes. Les Qing abdiquèrent en
1912 et la république fut proclamée.
Cest sous la dynastie mandchoue que le pouvoir de lEmpire
chinois connaît lapogée de ses deux mille ans
dhistoire, jusquà son effondrement, au début
du XXe siècle, imputable à la fois à une décadence
intérieure et aux pressions extérieures exercées
par lOccident
a. Les changements
Maîtres de la Chine, les Mandchous cherchent à se
siniser, tout en brimant les Chinois, contraints, par exemple, à
porter la natte, signe de leur soumission.
Lorganisation politique est largement fondée sur celle
des Ming, bien que plus centralisée. Ladministration
centrale dépend dun nouvel organe gouvernemental, le
Grand Conseil, qui traite les affaires militaires et politiques
de lÉtat, sous les ordres directs de lempereur.
À Pékin, un Chinois et un Mandchou gèrent chaque
direction administrative. La bureaucratie traditionnelle et le système
des examens impériaux, reposant en grande partie sur la connaissance
des classiques confucéens, sont maintenus.
À la fin du XVIIe siècle, les Qing éliminent
toute opposition favorable au retour des Ming. Ils écrasent
dans la foulée une rébellion lancée par des
généraux chinois qui, en échange de leur soutien,
ont reçu des domaines semi-autonomes dans le sud.
b. Des lumières à
la pénombre
Le XVIIIe siècle est une période de paix et de prospérité
sans précédent. Lordre intérieur règne
dans tout lEmpire. La dynastie atteint son apogée sous
Kangxi (1662-1722), et surtout sous Qianlong (1736-1796). Les Chinois
sont mieux traités. La Chine établit une solide influence
sur la Mandchourie, la Mongolie, le Xinjiang et le Tibet. Le Népal
subit à son tour le joug chinois. La Birmanie doit payer
un tribut, tout comme les îles Ryukyu. La Corée et
le nord du Viêt Nam reconnaissent la suzeraineté de
la Chine, tandis que Taïwan est incorporée à
lEmpire. La population connaît une forte croissance
démographique (313 millions dhabitants en 1794), que
ne parvient pas à suivre la production.
À la fin du règne de Qianlong, la situation des paysans
saggrave, tandis que les ressources financières du
gouvernement sont rognées par la politique dexpansion
territoriale et la corruption croissante des fonctionnaires. Les
troupes mandchoues, en garnison dans toute la Chine, contribuent
à ruiner léconomie, et se montrent peu aptes
à assurer une défense efficace après des générations
de paix.
À la fin du XVIIIe siècle, les Mandchous restent
réticents au développement des relations commerciales.
Le commerce avec létranger est alors confiné
au port de Canton, et les négociants sont contraints de passer
par lintermédiaire dun nombre limité de
commerçants chinois, groupés en associations, les
Cohong (gonghang). Les nations les plus présentes sont alors
le Royaume-Uni (de loin la plus importante), la France et les États-Unis.
Au départ, les échanges favorisent léconomie
de la Chine, car la Grande-Bretagne achète du thé
et paie en métal-argent. Au cours des années 1780,
les marchands britanniques développent le commerce de lopium
indien en Chine, alors que ce produit est prohibé depuis
1731. En 1800, ce marché sétant largement développé,
les échanges commerciaux deviennent excédentaires
pour la Grande-Bretagne. Lhémorragie de métal-argent
chinois, provoquée par le commerce florissant de lopium,
aggrave les difficultés budgétaires que connaît
déjà le gouvernement des Qing.
c. La pression étrangère
Le XIXe siècle est marqué par une détérioration
rapide du système impérial et par un accroissement
de la pression occidentale, puis japonaise. Les relations commerciales
entre la Chine et la Grande-Bretagne senveniment. Les Britanniques
cherchent à tout prix à étendre leurs échanges
au-delà de Canton et des limites imposées par la Chine.
Pour parvenir à leurs fins, ils tentent détablir
avec les autorités chinoises des relations diplomatiques
similaires à celles quils entretenaient avec les États
occidentaux. Mais la Chine, qui vit depuis longtemps en autarcie
économique, nest guère intéressée
par le développement de ses échanges commerciaux.
Par ailleurs, les Chinois souhaitent mettre fin aux importations
illégales dopium par les négociants britanniques,
qui ruinent les bases fiscales et morales de lEmpire et creusent
le déficit extérieur du pays. En 1839, des fonctionnaires
confisquent et détruisent de grandes quantités dopium
saisies sur des bateaux mouillant à Canton. La Grande-Bretagne,
refusant de mettre un terme à ce négoce lucratif,
déclenche les hostilités à la fin de 1839 avec
lenvoi dun corps expéditionnaire : cest
la guerre de lopium.
d. Guerres commerciales et traités
inégaux
La Chine subit une défaite sévère. Sa faiblesse
militaire, imputable pour partie au ressentiment des Han à
lencontre des Mandchous, éclate au grand jour. La première
guerre de lOpium sachève en 1842 avec la signature
du traité de Nankin qui offre à la Grande-Bretagne
tous les privilèges commerciaux quelle recherche. Au
cours des deux années suivantes, la France et les États-Unis
obtiennent des concessions identiques. Mais les puissances occidentales
en trouvent rapidement les clauses insuffisantes. La Grande-Bretagne,
alliée à la France, ne tarde pas à trouver
loccasion de reprendre les hostilités.
Au cours de la seconde guerre de lOpium (1856-1860), leurs
armées menacent le nord de la Chine. De nouveaux traités
signés à Tien-tsin (Tianjin), en 1858, accroissent
les avantages commerciaux consentis aux Occidentaux. Mais lorsque
Pékin refuse de les ratifier, le conflit reprend. En 1860,
un corps expéditionnaire franco-britannique, sous le commandement
de lord Algin et du général Cousin-Montauban, entre
dans Pékin. Le palais dÉté (Yuanmingyuan)
est incendié, en représailles contre les atrocités
commises à légard de prisonniers occidentaux.
La Chine signe alors les conventions de Pékin et ratifie
les clauses des traités de Tien-tsin.
Ces traités, que les Chinois appellent « traités
inégaux », régissent les relations de la Chine
avec lOccident jusquen 1943. Ils modifient le cours
du développement social et économique du pays et jettent
le discrédit sur la dynastie mandchoue. Les ports chinois
sont ouverts au commerce et aux résidents étrangers,
et Hong Kong est cédée à titre permanent à
la Grande-Bretagne avec la presquîle attenante de Kowloon.
Les ressortissants des nations signataires bénéficient
de lextraterritorialité, qui leur permet dêtre
jugés par leurs propres magistrats ou dans leurs consulats,
selon les lois de leur pays. Ces traités comportent en outre
la clause de la nation la plus favorisée, par laquelle tout
privilège accordé par la Chine à une nation
est automatiquement étendu à tous les autres pays
signataires. Léconomie chinoise tout entière
se retrouve bientôt contrôlée par un réseau
dexploitation économique étranger. Les droits
de douane sur les produits importés en Chine sont plafonnés
à 5 p. 100, afin dempêcher limposition
arbitraire de droits excessifs. Cette mesure empêche la Chine
détablir des taxes dimportation suffisamment
élevées pour protéger son industrie et permettre
une modernisation de son économie.
e. La révolte Taiping
Au cours des années 1850, les fondations de lEmpire
sont ébranlées par le mouvement révolutionnaire
Taiping (1851-1864), soulèvement populaire dorigine
religieuse, sociale et économique. Son chef, Hong Xiuquan,
qui a échoué aux examens impériaux, puis étudié
le christianisme auprès dun missionnaire protestant
américain, se considère comme le second fils de Dieu,
et donc le frère de Jésus-Christ, chargé de
la mission divine de débarrasser la Chine de la domination
mandchoue et de fonder une dynastie chrétienne reposant sur
un partage équitable des richesses et sur légalité
des sexes. En 1847, il fonde lAssociation des adorateurs de
Dieu et réunit de nombreux partisans, souvent pauvres, hostiles
aux Mandchous.
La rébellion éclate dans la province de Guangxi en
1851. En 1853, le mouvement progresse vers le nord et Hong Xiuquan
établit sa capitale à Nankin où il crée
le « Royaume céleste de la Grande Paix » (Taiping
Tianguo). Malgré leur échec aux portes de Pékin,
les Taiping sont, en 1860, solidement retranchés dans le
bassin du Yang-tseu-kiang et menacent Shanghai.
Le pouvoir mandchou, contraint à entretenir des relations
avec des Occidentaux plus puissants et ravagé par un soulèvement
intérieur dune dimension sans précédent,
comprend que lEmpire ne peut survivre quau prix dun
changement de politique. Sous le règne de limpératrice
douairière Cixi (Tseu-hi), entre 1861 et 1895, les Mandchous
tentent de restaurer le gouvernement confucéen « bienveillant
» des beaux jours de la dynastie, de résoudre les problèmes
intérieurs sociaux et économiques, et dadopter
la technologie occidentale de manière à renforcer
le pouvoir de lÉtat. Incapables de diriger eux-mêmes
de tels programmes, ils sadressent aux dirigeants chinois
des différentes provinces. Investis par le pouvoir impérial
dune autorité financière, administrative et
militaire inégalée, certains dentre eux accomplissent
leur mission avec un succès remarquable.
Entre 1860 et 1880, en grande partie grâce aux efforts des
gouverneurs Zeng Guofan, Li Hongzhang et Zuo Zongtang, tous les
soulèvements importants sont matés : les Taiping (1864),
les Nian (1868), les Miaos (1872) et les Hui (1878). Ces guerres
font entre 20 à 30 millions de morts. Cependant, la paix
est restaurée, des arsenaux et des chantiers navals sont
créés, et plusieurs mines ouvertes. Mais les objectifs
de préserver un gouvernement confucéen et de développer
une puissance militaire moderne sont incompatibles. La direction
du programme de modernisation est confiée à la seule
élite disponible, la bureaucratie néoconfucéenne
lauréate des examens impériaux, mal équipée
ou peu motivée pour mettre en uvre les mesures nécessaires
au renforcement du pouvoir de lÉtat. Si bien que les
efforts tentés par la Chine pour accroître sa puissance
entre 1860 et 1895 naboutissent pas.
f. Les zones dinfluence
étrangère
Les puissances occidentales tentent tout dabord de consolider
les avantages commerciaux acquis par les « traités
inégaux » plutôt que de rechercher des privilèges
supplémentaires. Mais, en 1875, elles commencent, avec le
Japon, à sattaquer au protectorat chinois sur lAsie
du Sud-Est. Après 1875, les îles Ryukyu sont placées
sous la domination japonaise. La guerre, qui oppose la France à
la Chine en 1884 et 1885, fait entrer le Viêt Nam dans lEmpire
colonial français. Lannée suivante, la Grande-Bretagne
annexe la Birmanie. En 1860, la Russie obtient les provinces du
nord de la Mandchourie. En 1894, les tentatives japonaises pour
soustraire la Corée à la suzeraineté chinoise
aboutissent à la guerre sino-japonaise. La Chine subit une
défaite décisive en 1895. Par le traité de
Shimonoseki, elle reconnaît lindépendance de
la Corée, désormais sous influence japonaise, paie
une indemnité de guerre considérable et cède
au Japon lîle de Taïwan et la péninsule
du Liaodong, au sud de la Mandchourie.
La Russie, la France et lAllemagne réagissent immédiatement
à la cession du Liaodong, quelles considèrent
comme une mainmise du Japon sur lune des régions les
plus riches de la Chine. Elles interviennent pour que le Japon rétrocède
cette région en échange dune indemnité
supplémentaire. Le Japon ayant accepté, les puissances
européennes acculent la Chine à de nouvelles concessions.
g. LEmpire démantelé
En 1898, incapable de résister aux pressions occidentales,
la Chine est morcelée en zones dinfluence étrangère.
La Russie obtient une concession pour la construction dune
ligne de chemin de fer transsibérienne reliant Moscou à
Vladivostok, en passant par la Mandchourie, ainsi quun chemin
de fer sud-mandchou jusquà lextrémité
de la péninsule du Liaodong. Elle possède également
des droits économiques exclusifs sur toute la Mandchourie.
Dautres droits exclusifs sur le développement des chemins
de fer et des mines sont accordés à lAllemagne
(Shandong), à la France (provinces frontalières du
Sud), à la Grande-Bretagne (provinces riveraines du Yang-tseu-kiang)
et au Japon (côte sud-orientale). Les États-Unis, qui
cherchent à préserver leurs acquis sans entrer dans
des rivalités territoriales, lancent la politique de la Porte
ouverte (1899-1900) qui obtient lassentiment des autres puissances
étrangères. Selon cette politique, les privilèges
obtenus en Chine par un pays ne doivent pas remettre en cause la
clause de la nation la plus favorisée. Les États-Unis
entreprennent également de garantir lintégrité
territoriale et administrative de la Chine, même si, jusquen
1941, ils se montrent réticents à utiliser la force
pour faire respecter cette garantie.
h. Les mouvements de réforme
et la révolte des Boxers

Guerre des Boxers . Après la défaite de l'insurrection
nationaliste des Boxers (1898-1900), qui assiégèrent
les légations étrangères à Pékin
pendant près de deux mois, les soldats du corps expéditionnaire
international défilent dans la capitale chinoise.
En 1898, un groupe de réformateurs éclairés
réussit à se faire écouter du jeune empereur
Guangxu. Durant lété, en réaction à
la création de nouvelles zones dinfluence, ils mettent
en place un programme de réformes radicales destiné
à transformer la Chine en une monarchie constitutionnelle
et à moderniser léconomie et le système
éducatif. Mais ce programme se heurte au pouvoir des dignitaires
mandchous, traditionalistes et anti-occidentaux, que limpératrice
Cixi a placés à la tête du gouvernement avant
de se retirer. Celle-ci, avec la complicité de Yuan Shikai,
fait séquestrer lempereur, reprend les rênes
du pouvoir et, avec laide de chefs militaires loyaux, met
fin au mouvement réformateur. Le pays est alors balayé
par une puissante vague de réaction nationaliste, qui atteint
son paroxysme en 1900 avec la révolte des Boxers. Bien quofficiellement
dénoncée par le pouvoir chinois, cette société
secrète bénéficie en réalité
du soutien de Cixi et de nombreux dignitaires mandchous. Les Boxers
assiègent les légations étrangères à
Pékin pendant près de deux mois (18 juin-14 août
1900), jusquà lintervention des détachements
militaires envoyés par les différentes puissances
étrangères. Le protocole de Pékin (17 septembre
1901) achève de placer la Chine sous tutelle occidentale.
Les Chinois sont contraints de verser dimportantes indemnités,
échelonnées sur une période de quarante ans,
et daccorder de nouvelles concessions commerciales aux nations
occidentales. Le gouvernement mandchou comprend alors la futilité
de sa politique réactionnaire. En 1902, le pouvoir adopte
son propre programme de réformes et élabore un projet
de régime constitutionnel sur le modèle japonais.
En 1905, lancien système des examens impériaux
est abandonné. La Russie profite de la révolte des
Boxers pour étendre son influence sur toute la Mandchourie.
Cette ingérence est à lorigine de la guerre
russo-japonaise de 1904-1905, à lissue de laquelle
la quasi-totalité du chemin de fer sud-mandchou et des privilèges
russes en Mandchourie reviennent au Japon.
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