Éducation
En Chine, lenseignement est laïc et
obligatoire. En 1994, on dénombrait 961 000 établissements
et 188,096 millions délèves.
1. Enseignement
primaire et secondaire
La scolarisation prévoit deux premiers cycles. Le primaire
(six années) regroupe 140 millions denfants répartis
dans 629 000 écoles. Environ 86,6 p. 100 dentre eux
accèdent au cycle secondaire, qui propose une filière
denseignement général, composée de deux
cycles dune durée de trois ans (82 000 établissements
et 71,9 millions délèves), et dune filière
denseignement spécialisé. Celle-ci se divise
en un second degré technique (deux ans) pour former les ouvriers
spécialisés, professionnel (trois ans) et normal (quatre
ans) pour la finance, la technologie, la gestion, etc. Il concerne
3,198 millions délèves et 3 987 écoles.
2. Enseignement supérieur
Lentrée dans lenseignement supérieur
se fait par un concours sélectif organisé à
léchelon national et sous le contrôle unique
de lÉtat. Ce même État se charge, en général,
de trouver un emploi à létudiant diplômé.
On distingue les universités (de quatre à cinq ans),
les écoles supérieures (de deux à trois ans)
et les instituts spécialisés.
Parmi les universités chinoises les plus connues figurent
: les universités Beida (fondée en 1898) et Qinghua
(université du peuple) à Pékin ; luniversité
de Hangzhou (1952) ; luniversité Fudan à Shanghai
(1905) ; luniversité Nankai à Tianjin ; luniversité
chinoise de Sciences et de Technologie (1958) à Hefei (Anhui)
; luniversité de Nankin. En 1997-1998, on dénombrait
6,08 millions détudiants dans 1 080 établissements
(24 à Shanghai, 8 à Nankin et à Tianjin, une
dizaine à Canton, Xian et Wuhan, etc.).
3. Évolution récente
En 2001, le taux dalphabétisation était de
98 p. 100 (contre 68,2 p. 100 en 1985), et 6 p. 100 des jeunes Chinois
poursuivaient des études supérieures (contre 1,4 p.
100 en 1985). Le budget alloué à léducation
est de 1,9 p. 100 du PIB, soit 12 milliards de dollars (contre 8,5
en 1985). Cest dire limportance quaccorde le pouvoir
à la transmission des connaissances et à lacquisition
de savoir-faire.
On estime quen 1949, 20 p. 100 de la population savait lire
et écrire. Lun des programmes les plus ambitieux du
Parti communiste fut lalphabétisation des Chinois et
la création dun système public qui allait subir
les conséquences des crises politiques du régime.
Entre 1949 et 1951, plus de 60 millions de paysans sinscrivirent
aux « écoles dhiver », destinées
à offrir un enseignement pendant la saison creuse. Mao Zedong
déclara que la finalité de lenseignement était
de diminuer les distinctions de classes. Pour cela, il fallait réduire
le fossé social qui séparait les travailleurs manuels
des intellectuels, les citadins des ruraux, les ouvriers des agriculteurs.
Les transformations les plus radicales eurent lieu entre 1966 et
1978. Pendant la Révolution culturelle, presque toutes les
écoles furent fermées. Plus de 130 millions denfants
et dadolescents cessèrent dêtre scolarisés.
Beaucoup dentre eux furent les vecteurs de cette Révolution
et participèrent au mouvement des « Gardes rouges ».
Les écoles primaires et secondaires recommencèrent
à fonctionner en 1968 et 1969, mais les établissements
denseignement supérieur ne rouvrirent quentre
1970 et 1972.
La politique éducatrice changea radicalement au cours de
cette période. La scolarité traditionnelle (dune
durée de 13 ans de la maternelle à la terminale) fut
ramenée à 9 ou 10 ans pour le primaire et le secondaire.
Les universités adoptèrent le cursus dit du «
trois en un » : enseignement, recherche et production. Deux
années de travail manuel obligatoires précédaient
ladmission qui se faisait par lintermédiaire
des comités révolutionnaires sur des critères
idéologiques.
À la mort de Mao Zedong en 1976, cette politique fut révisée.
La scolarité se rapprocha de ce quelle était
avant la Révolution culturelle. Les programmes du primaire
et du secondaire furent progressivement refondus pour atteindre
douze années détudes, et il ne fut bientôt
plus nécessaire davoir passé deux ans à
la campagne pour entrer à la faculté.
Lun des changements les plus déterminants fut la restauration
dun examen national dentrée à luniversité.
Cet examen constituait, avant 1966, un élément essentiel
du mécanisme de mobilité sociale. Au cours de la Révolution
culturelle, les adversaires de la tradition purent le supprimer
sous prétexte quil favorisait une minorité délèves
bénéficiant dune tradition intellectuelle familiale.
Lorsque les universités rouvrirent, de nombreux candidats
furent admis en raison de leurs opinions politiques, de leur activité
pour le Parti ou du soutien de leurs pairs. Cette méthode
de sélection cessa dêtre appliquée en
1977 avec le lancement de la campagne des Quatre Modernisations.
Le bilan était alors catastrophique : 237,72 millions danalphabètes
de plus de 12 ans, dont 69 p. 100 de femmes.
Les objectifs de modernisation dans lagriculture, lindustrie,
la défense et la science réclamant de hauts niveaux
daptitude, lenseignement devait donc impérativement
reposer sur des compétences théoriques et pratiques
et non sur un quelconque clientélisme politique ou un esprit
révolutionnaire.
En vue du XXIe siècle et dans le cadre de léconomie
socialiste de marché, lÉtat chinois a fourni
de gros efforts. Ainsi, le « projet 211 » vise à
définir 100 universités clés qui formeront
aux métiers de demain. De 1978 à 1994, 220 000 jeunes
sont allés étudier à létranger.
La formation pour adulte va du télé-enseignement universitaire
aux cours par correspondance ou du soir. En 1994, 2,3 millions dadultes
suivaient une formation dans le supérieur, 2,6 millions dans
les écoles secondaires spécialisées et 47,5
millions dans le technique.
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