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Langues et religions
1. Langues
Les Chinois possèdent une écriture depuis plus de
trois mille ans, et bien quil existe plus dune douzaine
de dialectes, les caractères restent les mêmes partout
en Chine. Cette unité scripturale a joué un rôle
déterminant dans lunité historique du peuple
chinois depuis la dynastie Shang (XVIe-XIVe siècle av. J.-C.).
La langue officielle est le putonghua (« langue commune »),
appelée plus communément chinois mandarin en Occident,
et qui est en fait la langue parlée en Chine du Nord. Le
chinois est la langue la plus parlée au monde avant langlais
et lespagnol. Appartenant à la famille linguistique
sino-tibétaine, la langue chinoise possède de nombreuses
variantes orales, notamment dans le Sud où lon parle
fréquemment le chinois cantonais. En 1955, elle fut déclarée
langue commune à la Conférence nationale pour la réforme
de la langue écrite. Elle comprend, selon le niveau de langage,
de 10 000 à 50 000 caractères, dont 6 000 sont utilisés
couramment et dont 2 400 servent uniquement dans la vie quotidienne.
On a cherché à simplifier lécriture afin
de lutter contre lanalphabétisme (fixée à
moins de 500 caractères). Cest pourquoi certains caractères
présentent aujourdhui moins de traits, ou sont plus
proches dune écriture cursive. Les principaux autres
dialectes chinois sont le wu, le xiang, le yue, le min, le kejia
ou encore le gan.
En 1977, la République populaire demanda officiellement
aux Nations unies dutiliser le système de romanisation
hanyu pinyin (littéralement « transcription phonétique
du chinois ») pour les noms de lieux. Ce système, créé
à la fin des années cinquante, a été
modifié à plusieurs reprises.
Environ 100 millions de Chinois pratiquent les 55 langues des minorités
nationales (miao-tseu, tibétain, thaï, lolo, mongol,
etc.). Le gouvernement chinois a encouragé le développement
des formes écrites de ces langues à laide du
pinyin. Le mandarin est néanmoins enseigné dans les
écoles, généralement comme deuxième
langue, et sa connaissance est exigée dans toute la Chine.
2. Religions

Situé dans le Sichuan, ce temple est dédié
à Guanyin, divinité bouddhique de la compassion. Introduit
sous la dynastie Han, au Ier siècle apr. J.-C., par le biais
de la route de la Soie, le bouddhisme est aujourd'hui la «
voie spirituelle » la plus influente en Chine.
La Chine compte plus de 100 millions de croyants. Il ny a
pas à proprement parler de religion officielle, mais trois
« voies spirituelles » dominent pourtant : le confucianisme,
le taoïsme et le bouddhisme (voir Chinoise, religion).
Le confucianisme, discipline morale née au VIe siècle
av. J.-C., fut vilipendé par Mao Zedong en 1973. Il a, depuis,
retrouvé une place dans la pensée chinoise.
Le taoïsme a pris racine dans la population han vers le IIe
siècle. Lermitage des Nuages blancs (Pékin),
le palais Qingyang (Chengdu), le palais Taiqong (Shenyang) en sont
les temples les plus célèbres.
Cest aujourdhui le bouddhisme, introduit au Ier siècle,
qui exerce la plus forte influence en Chine. Le bouddhisme dit Hinayana
(ou « Petit Véhicule ») est pratiqué par
certaines minorités (Dais, Bulangs, Deangs, etc.).
Les plus célèbres sanctuaires sont le temple du Cheval
blanc (Luoyang), Lingyin (Hangzhou), Shaolin (Henan) et le monastère
de la Grande Bienfaisance (Xi'an). Le bouddhisme lamaïque (Tibétains,
Mongols, Luobas, Menbas, Tus, Yugurs) est pratiqué dans de
nombreux monastères (Jokhang, Sagya et Tashilunpo au Tibet
; Taer au Qinghai ; temple des Lamas Yonghegons à Pékin).
Apparu en Chine au VIIe siècle, lislam est pratiqué
ouvertement par dix minorités nationales (Huis, Ouïgours,
Kazakhs, Kirghiz, Tatars, Ouzbeks, Tadjiks, Dongxiangs, Salars,
Baoans) et compte une vingtaine de millions dadeptes.
À noter les mosquées de la Grue (Yangzhou), de Huajue
(Xian), de Niujie (Pékin), de Dongba (Yinchuan) ou
encore dIdkah (Xinjiang).
Le catholicisme rassemble 4 millions de pratiquants, notamment
dans le Sud, parmi lesquels de nombreux Miaos, des Yaos et des Yis.
Le protestantisme concerne également 3 millions de Chinois.
Ces deux religions, moins influentes que le bouddhisme et lislam,
furent surtout propagées dans les grandes villes (Shanghai,
Pékin, etc.).
Lune des premières mesures du Parti communiste chinois,
en 1949, fut de bannir les cultes. Tous les lieux de culte furent
fermés pendant la Révolution culturelle et les moines
bouddhistes rééduqués par le travail dans les
champs. Il fallut attendre la nouvelle Constitution de 1982 et son
article 88 pour que la liberté de culte soit garantie. Cependant,
des inégalités persistent. Le bouddhisme tibétain,
qualifié de « secte » par les documents officiels,
est étouffé. Le futur panchen-lama a été
enlevé et se trouve séquestré quelque part
dans le pays. Les catholiques dont la plupart sont restés
fidèles au Vatican, ne possèdent pas encore déglise
propre et ne se reconnaissent pas dans celle qua imposée
le Parti communiste en 1957, lAssociation catholique patriotique
chinoise.
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