5. Hydrographie

 

Les Fleuves

 

Né dans les monts Kunlun (province du Qinghai), le Huang he, ou fleuve Jaune, se dirige vers l'est en serpentant entre les profondes gorges du plateau tibétain. À Lanzhou, dans le Gansu, il entre dans le plateau désertique de l'Ordos. Il parcourt 4 845 km et se jette dans le golfe du Bohai (mer Jaune). Réputé pour ses crues désastreuses et pour sa forte turbidité, le Huang he alimente la Grande Plaine du Nord de ses alluvions fertiles (lœss, limons).

 

La Chine possède 5 000 fleuves et rivières dont 1 500 ont un bassin hydrographique d’une superficie supérieure à 1 000 km2. La longueur du réseau fluvial chinois atteint, au total, 220 000 km dont 95 000 km de voies navigables. Le débit total est équivalent à celui de l’Europe, soit 2 700 milliards de m3.

La plupart des grandes rivières chinoises prennent naissance sur les hauteurs du plateau tibétain et s’écoulent vers l’est ou vers le sud, délaissant les espaces arides de la Chine occidentale.

Les quatre plus grands fleuves de la Chine, par l’importance de leur bassin de drainage, sont le Yang-tseu-kiang, l’Amour, le Huang he et le Xi jiang.

Le Yang-tseu-kiang (ou Chang jiang) est le plus long fleuve d’Asie (6 300 km). Il draine un bassin gigantesque de 1 800 000 km², soit 18,8 p. 100 du territoire chinois. Navigable sur près de 941 km, il constitue une importante artère de communication entre Shanghai et le Sichuan. Il prend sa source sur le plateau tibétain, dans les monts Kunlun, puis traverse le centre de la Chine. Ses principaux affluents sont le Min jiang, le Jialing jiang, le Xiang jiang et le Han shui. Son débit moyen (34 000 m3/s à son embouchure) est très supérieur à celui du Huang he. Son cours moyen et inférieur connaît des crues parfois catastrophiques, en avril et en septembre, malgré d’importants travaux d’endiguement. Lors de sa traversée du bassin du Sichuan, où il se charge d’alluvions rouges, sa turbidité devient très forte, avec une charge moyenne alluviale de 1 090 g/m3. Il se jette dans la mer de Chine orientale, à proximité de Shanghai, par un vaste delta qui, sans cesse alimenté par les dépôts de boues et de sédiments (plus de 170 millions de m3 par an), gagne progressivement sur la mer.

 

Le Hunan, province du sud de la Chine, est bien irrigué. Les pentes sont aménagées en terrasses pour la culture du riz ou de la canne à sucre. Cette région s'est également spécialisée dans la pisciculture

 

L’Amour (4 354 km), ou Heilong jiang en chinois (« fleuve du Dragon noir »), est le quatrième plus long fleuve d’Asie et le plus septentrional de la Chine. Il draine, avec ses affluents, une superficie de 1 620 000 km2. Il constitue, sur presque 1 600 km, une grande partie de la frontière nord-est avec la Russie. L’Amour naît de la confluence de l’Argoun, qui prend sa source dans le Grand Hinggan, et du Chilka, venant de Mongolie. Il se jette en Russie, sur la côte orientale de la Sibérie, dans le détroit de Tatarie (mer d’Okhotsk). Son principal affluent en Chine est le Soungari (1 850 km), qui draine la plaine mandchoue.

Berceau de la civilisation chinoise, le Huang he (5 464 km) est le principal fleuve de la Chine du Nord. Comme le Yang-tseu-kiang, il naît sur le plateau tibétain, dans les monts Kunlun. Son bassin hydrographique couvre une superficie de 750 000 km2. Son tracé sinueux le conduit jusqu’au golfe de Bohai, dans la mer Jaune. Lors de sa traversée des plateaux lœssiques, il se charge d’alluvions d’où son surnom de « fleuve Jaune ». Ses principaux affluents sont le Fen he et le Wei he. Son débit irrégulier (1 500 m3/s en moyenne, jusqu’à 20 000 m3/s en période de crue) en fait un fleuve capricieux et dangereux. Le Huang he est en effet réputé pour ses inondations dévastatrices qui ont régulièrement frappé le pays au cours de l’Histoire et qui lui ont valu le qualificatif de « Chagrin de la Chine ».

Le bas Huang he a souvent changé de cours à la faveur de grandes inondations. Au début du XIXe siècle, il se jetait dans la mer Jaune, au sud de la péninsule de Shandong. Il retrouva son cours actuel (abandonné au XIVe siècle) en 1851. Son taux de turbidité, très élevé, est responsable de l’envasement et de l’exhaussement du lit du fleuve, qui s’élève dangereusement à parfois plus de 10 m au-dessus de plaines surpeuplées. Aujourd’hui, le Huang he est endigué dans son cours inférieur. Cependant, lors des deux périodes de crues annuelles, liées à la fonte des neiges (mars-avril) et à la mousson (juin à septembre), les digues peuvent se rompre, donnant lieu à de graves inondations.

Le Xi jiang (2 100 km), dont le bassin hydrographique couvre une superficie de 448 000 km2, est le plus grand fleuve de la Chine du Sud. Il prend sa source dans les montagnes du Yunnan et arrose le Guangxi et le Guangdong. Il se jette dans la mer de Chine méridionale, sous le nom de Zhu jiang (ou rivière des Perles), en aval de Canton, par un vaste delta aux sols alluviaux très fertiles, sillonné par de multiples bras et canaux. Ses principaux affluents sont le Xiang, le Kuai, le Bei et le Dong. Navigable sur la quasi-totalité de son cours, le Xi jiang constitue l’une des plus importantes voies de communication de la Chine.

The Yangtze River in central China flows swiftly through China’s Sichuan Province on its descent from the Kunlun Mountains. Tourists are attracted to the beauty of the Yangtze Gorges, which extend about 320 km (about 200 mi) near the border of Sichuan and Hubei provinces.

 

La Chine occidentale, fortement marquée par l’aridité, est faiblement drainée. Les rivières sont rares et se caractérisent par un écoulement endoréique (elles ne se jettent pas dans la mer). Elles alimentent les bassins arides de l’ouest et du nord, où elles s’évaporent ou s’infiltrent pour former de profondes nappes aquifères. Le plus important de ces cours d’eau est le Tarim (2 000 km). Il draine, avec ses affluents, une superficie de 198 000 km2. Il prend sa source dans le Karakorum, puis traverse le désert du Taklamakan, avant de se perdre dans la cuvette marécageuse du Lob nor. De nombreux cours d’eau temporaires viennent alimenter les oasis du désert du Taklamakan lors de la fonte des neiges dans le Tian shan et les monts Kunlun.

La quasi-totalité du réseau fluvial chinois est soumise au régime de la mousson d’été, à l’origine d’inondations récurrentes. Les autorités chinoises mènent depuis très longtemps de gigantesques travaux visant à développer l’irrigation, à réguler les crues (endiguement, barrages-réservoirs, dérivations), à favoriser le transport fluvial (dragage, canaux) et, plus récemment, à développer l’hydroélectricité.

C’est ainsi que le Grand Canal (1 600 km), voie fluviale artificielle creusée à partir du Ve siècle av. J.-C. et achevée au XIIIe siècle apr. J.-C., relie Pékin à Hangzhou. Il constitue le plus long système de canaux du monde. Récemment, 140 000 km de canaux ont été créés dans les plaines septentrionales, dont le canal de la Victoire du Peuple, qui évacue une partie des eaux du Huang he.

En 1955, un plan d’aménagement du Huang he prévoyait la construction de 46 barrages, dont certains ont vu le jour (San Men, Liujiaxia, Sanmenxia, Qingtongxia). Ce fleuve est également régulé par des bassins de retenue, comme celui de Longmen qui possède une capacité de 35,4 milliards de m3 d’eau. Il en existe plus de 2 000 dans le pays. Ceux du Yang-tseu-kiang (lacs de Dongting hu et de Poyang hu) s’ajoutent à d’importants lacs de barrages hydroélectriques, comme à Ghezhouba.

 


Les Lacs


La Chine possède un grand nombre de lacs, dont beaucoup sont situés dans les bassins intermédiaire et inférieur du Yang-tseu-kiang, notamment les trois plus grands lacs d’eau douce du pays : le Dongting hu (3 700 km²), le Poyang hu (3 583 km2) et le Tai hu, dans le delta du Yang-tseu-kiang. En été, durant la saison des pluies (mousson), le Dongting hu et le Poyang hu servent de réservoir naturel, ce qui entraîne une augmentation de leur superficie (5 000 km2 pour le Poyang hu).

Le plateau tibétain comporte de nombreux lacs salés datant du Pliocène, souvent de taille considérable. Le plus vaste d’entre eux est le Qinghai hu ou Koukou nor (4 400 km2). Le nord-ouest aride et les marges mongoles comportent également plusieurs grands lacs, le plus souvent salés. Les principaux sont le Lob nor et le Bosten hu, à l’est du bassin du Tarim, et le Hulun nur, à l’ouest du Grand Hinggan, en Mandchourie.

 




 

 


Design © DJI pour kitgrafik.com