7. Climat

 

 

En raison de son extension latitudinale, la Chine recouvre plusieurs aires climatiques : la Chine septentrionale est comprise, dans son ensemble, dans la zone tempérée, avec des nuances hypercontinentales et arides au nord-ouest ; le plateau du Tibet connaît un climat de montagne ; la Chine du Sud appartient à la zone subtropicale, tandis que le climat devient tropical sur l’extrême sud du pays. Si les températures estivales présentent une relative uniformité sur la majeure partie du pays, les hivers en revanche se caractérisent par de très forts écarts thermiques entre le nord et le sud du pays. La moyenne des précipitations annuelles est d’environ 650 mm, mais n’a que peu de signification en raison de l’ampleur des contrastes régionaux.

En effet, l’immensité du territoire et la disposition des reliefs introduisent de nombreuses nuances climatiques, renforcées par la forte variabilité annuelle des précipitations et des températures. Le climat de la Chine est toutefois marqué par deux phénomènes majeurs : la continentalité et la mousson d’été. La continentalité, liée à l’immensité, se traduit par l’accroissement des amplitudes thermiques annuelles vers l’intérieur des terres et vers le nord du pays, situé plus haut en latitude, accompagné d’une diminution des précipitations. Elle se caractérise par des hivers froids (jusqu’à - 30 °C en Mandchourie) et secs, et des étés chauds, voire torrides (jusqu’à + 45 °C dans la dépression de Turfan ou dans la région du Poyang hu). D’une manière générale, en hiver, l’anticyclone de Sibérie centrale souffle en direction du sud-est des vents froids et secs. Ceux-ci provoquent une chute des températures dans l’ensemble des régions situées au nord du Yang-tseu-kiang et entraînent sur la majeure partie du pays une longue sécheresse qui se traduit par une pénurie chronique en eau douce. La sécheresse de 1981, particulièrement sévère, obligea les autorités chinoises à détourner les eaux du Luan he sur 234 km (entre 1982 et 1983), sans pour autant pourvoir aux besoins de la ville de Tianjin.

Le monde chinois appartient à l’Asie des moussons, c’est-à-dire aux pluies d’été (70 p. 100 des précipitations annuelles) apportées par les masses d’air chaud et humide en provenance du Pacifique et souvent précédées par les « pluies des prunes » (mi-juin - début juillet). Ce phénomène climatique de la mousson (alizé austral ayant traversé l’équateur) est capital pour l’agriculture chinoise, dominée par la riziculture intensive. Les vents de mousson remontent très haut en latitude, ce qui explique la forte humidité des étés en Mandchourie, phénomène très rare à une telle latitude. La mousson d’été apporte d’abondantes précipitations sur toute la moitié orientale du pays. Celles-ci diminuent rapidement vers l’intérieur des terres. La barrière orogénique de l’Himalaya, ainsi que les Qin ling, font en revanche obstacle à la remontée du flux de mousson vers l’ouest et le centre-nord de la Chine, marqués par l’aridité.

La mousson s’accompagne parfois de typhons, cyclones tropicaux souvent dévastateurs. Venant du sud-est, ils frappent les côtes méridionales entre mai et octobre, et surtout de juillet à septembre. On en compte en moyenne une dizaine par an. La région la plus touchée est le Guangdong. Le Fujian, abrité par l’île montagneuse de Taïwan, est moins exposé. Depuis très longtemps, les Chinois ont bâti des digues afin de protéger les littoraux.

Le climat subtropical concerne la Chine du Sud-Est, au sud du bassin du Yang-tseu-kiang. Il devient tropical à l’extrême sud du Yunnan et sur l’île de Hainan. Dans cette région, la moyenne des températures estivales atteint 26 °C, mais dans certains endroits, comme autour du Poyang hu, la moyenne du mois de juillet est supérieure à 30 °C. Les étés sont toutefois plus frais en altitude. Protégée, grâce aux barrières montagneuses, des vents froids venus du Nord sibérien, la région connaît des hivers doux. La température moyenne des mois d’hiver varie entre 17 °C dans le sud tropical et environ 3,9 °C le long du Yang-tseu-kiang. Le bassin du Sichuan, où les cultures s’étalent sur onze mois, se caractérise par son humidité et sa forte nébulosité. Les précipitations, essentiellement estivales, dépassent 1 000 mm par an dans toute la Chine méridionale pour atteindre plus de 2 500 mm sur la côte est du Guangdong.

La Chine de l’Est, au nord du Chiang jiang, connaît un climat tempéré, à fortes nuances continentales vers l’intérieur des terres, notamment sur les hauts plateaux lœssiques. Ces derniers étant exposés aux flux d’air polaire sibérien (mousson d’hiver), les hivers y sont froids et secs. Les températures moyennes de janvier s’échelonnent de 3,9 °C au sud à environ - 10 °C au nord de Pékin. Celles de juillet dépassent généralement 26,1 °C et approchent même les 30 °C dans la Grande Plaine du Nord. La majeure partie des précipitations tombent en été, au cours de la mousson. Elles sont en moyenne inférieures à 760 mm et diminuent vers le nord-ouest (entre 100 et 600 mm par an) où la végétation devient steppique.

La Chine du Nord-Est, la Mandchourie, connaît un climat continental. Les hivers y sont très froids (jusqu’à - 30 °C). Les températures moyennes du mois de janvier sont de - 17,8 °C sur la plus grande partie de la plaine mandchoue et celles du mois de juillet dépassent généralement 22,2 °C. Les précipitations annuelles sont encore abondantes dans l’est de la Mandchourie, qui bénéficie des flux de la mousson d’été. Elles sont supérieures à 1 000 mm et atteignent 2 500 mm sur les montagnes du Jilin. Elles diminuent rapidement vers l’ouest (environ 300 mm à l’ouest du Grand Hinggan, sur les marges du désert de Gobi).

La Chine du Nord-Ouest et les marges mongoles (Mongolie-Intérieure) connaissent un climat continental désertique. La moyenne des températures de janvier est partout inférieure à - 10 °C, à l’exception du bassin du Tarim. Les températures moyennes du mois de juillet dépassent en général 20 °C. Elles sont supérieures à 30 °C dans la dépression de Turfan, véritable fournaise en été. Il tombe moins de 250 mm de pluie par an et beaucoup de régions reçoivent moins de 100 mm.

Le plateau tibétain connaît, en raison de l’altitude, un climat montagnard à caractère fortement aride, coupé des pluies de la mousson d’été par la barrière himalayenne. Les températures de juillet restent inférieures à 15 °C. L’air est clair et sec pendant toute l’année et le total annuel des précipitations n’atteint presque jamais 100 mm, à l’exception de l’extrême Sud-Est himalayen (plus de 4 000 mm) et de la haute vallée du Brahmapoutre, directement exposés aux flux de mousson.

 

 

 

 

 


 

 

 


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